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Professeur-chercheur à CentraleSupelec

Avril 2018

Quel est votre votre parcours et votre rôle au sein de CentraleSupélec ?
Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur en mécanique et Design Industriel à l’UTC, j’ai intégré l’Ecole Centrale Paris pour réaliser une thèse de doctorat sur les dysfonctionnements dans le processus de prise de décisions, avec un accent particulier mis sur le choix des acteurs dans les projets industriels.
Depuis, j’accompagne de nombreuses entreprises et chefs de projet sur leurs problématiques de management par l’approche systémique. En parallèle de cette activité de consultante, je suis également directrice du département Sciences de l’Entreprise à CentraleSupélec, professeur au sein du Laboratoire de Génie Industriel (LGI) et responsable du Mastère spécialisé en Management et Direction de Projets.
Je garde toutefois un intérêt très prononcé pour la recherche dans ce secteur ; ma dernière thèse encadrée porte sur l’optimisation des flux de patients en cancérologie, et je travaille actuellement avec Renault sur l’amélioration de leurs processus industriels.

Quelles sont les raisons qui vous ont motivée à co-diriger cette étude avec la Women Initiative Foundation ?
Il se trouve que Martine Liautaud fait partie du conseil d’administration de CentraleSupélec, et j’ai donc eu l’opportunité de la rencontrer par ce biais-là. Dans le monde ingénieur, je suis bien placée pour dire qu’il y a très peu de femmes… C’est pourquoi l’objectif de départ de cette étude m’a beaucoup plu et c’est avec plaisir et intérêt que j’ai accepté d’y contribuer.
Mon rôle était essentiellement axé sur la validation scientifique des données et du processus de recherche, plus que le contenu même de l’étude pour lequel je ne suis pas spécialiste. En d’autres termes, j’étais chargée d’y apporter la rigueur scientifique indispensable.

Par votre rôle, vous avez pu analyser de près les résultats. D’un point de vue personnel, qu’en tirez-vous ?
Certaines données corroborent ce que je peux vivre au quotidien dans le milieu industriel, c’est assez proche. Mais ce qui m’a le plus marquée est sans doute la masculinisation que l’on attribue naturellement aux femmes dès lors qu’elles sont dirigeantes.
Ayant de l’ambition et évoluant dans un univers très masculin, j’aurais pu moi-même entrer dans ce schéma-là et être considérée comme telle. En ce qui me concerne, et d’après mon entourage, j’ai toujours veillé à concilier rigueur et féminité. Il me semble que c’est primordial et, en tout cas, certainement pas antinomique et ce, peu importe l’écosystème dans lequel on évolue.

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